Acte I, scène 1
Au théâtre, on a coutume de frapper les 3 coups avant le lever de rideau. Les plus pragmatiques diront que c’est une façon d’attirer l’attention du public et d’installer le silence avant de débuter la représentation. D’autres – plus symbolistes – voient dans les 9 coups rapides une invocation des 9 muses de l’Antiquité, suivis de 3 coups plus lents qui évoquent la Sainte Trinité. Les 12 frappements réunissent ainsi sacré et profane dans l’unité parfaite ; l’ouverture et le rassemblement étant des valeurs fondamentales sinon fondatrices de la scène. Pour la petite histoire, on donne cette percussion rituelle à l’aide d’un bâton de bois appelé brigadier, clin d’œil au chef de troupe qui en avait jadis la prérogative. Voilà, vous savez tout.
Bref, tout ça pour dire que c’est une pièce qui démarre avec ce blog. Cela fait presque dix ans que je pratique les méthodes agiles, et plus du double que je côtoie le monde du spectacle vivant. En vertu des principes cités plus haut, il était grand temps de rassembler ces deux passions dans un projet commun. C’est donc là que Scène en Sprint prend vie, à la confluence du théâtre et de l’agilité. À ce stade de l’histoire j’ignore très sincèrement où va nous emporter cette aventure. Aussi loin que portent mes pensées le champ des possibles semble infini : les techniques, les enjeux méthodologiques, les retours d’expérience… ou même simplement les gens, puisque c’est cela dont il est question. Le théâtre – du grec theatron, le lieu où l’on regarde – c’est un regard sur l’autre, et par conséquent sur soi-même. Je vois ce blog comme un échange, un spectacle participatif, un monde dans lequel chacun est à la fois spectateur et acteur, un espace agile en somme. C’est en tout cas que ce livre-là que j’ouvre avec vous aujourd’hui.